Un homme bien dans ses jupes !

Le 09 mai à PARIS, j'ai eu le privilège de rencontrer une jeune journaliste supère sympa : Laurianne MELIERRE. Elle m'a conseillé de créer mon Compte Instagram et je me suis lancé. Voici ce qu'il en est :

• laurianneme Il y a presque un an, je publiais dans @LeParisien une longue enquête intitulée « Et si les hommes n’avaient plus peur de s’habiller comme les femmes ? » et que vous pourrez retrouver en ligne. J’y expliquais pourquoi le vestiaire féminin s’était tant rapproché du vestiaire masculin au cours du siècle dernier (une manière de s’approprier les mêmes droits que les hommes) et pourquoi le vestiaire masculin, lui, n’avait pas bougé d’un iota, ou presque (les caractéristiques dites « féminines » n’avaient jamais été valorisées jusqu’ici). J’y racontais aussi comment cette mode à deux vitesses (celle qui explore d’un côté, et celle qui stagne car supposément déjà en haut de l’échelle de l’autre) tendait aujourd’hui à ne faire plus qu’un(e), doucement, mais sûrement. C’est en lisant mon texte que Jean-François (à côté de moi sur la photo) s’est surpris à m’envoyer un mail. Jean-François vit à Nançy. Il n’est ni gay, ni travesti. Cela fait plus de 10 ans qu’il porte des jupes. Ensemble, nous avons parlé patriarcat, regard de l’Autre, virilité, liberté et tolérance. Son portrait est à retrouver en intégralité sur le compte @LesDeviations, le média qui raconte les histoires de ceux qui ont décidé de changer le cours de leur vie. Cette photo de notre rencontre, avec moi, 26 ans, une femme, en pantalon, et lui, 61 ans, un homme, en jupe, me donne envie de gravir des montagnes. #lesdeviations #virjupes54 #jupes #team #rencontre #portrait #patriarcat #genZ #interview #courage #feminisme #liberte

• lesdeviations« C’est enfant que j’ai pour la première fois compris que les filles et les garçons s’habillaient différemment. Je suis d’une génération où l’école n’était pas mixte. Chaque jour, je portais les mêmes chaussures, les mêmes culottes, les mêmes pulls. À la sortie des classes, je remarquais que les filles de mon âge passaient d’une robe à une jupe, d’un short à une combinaison... Elles me semblaient #libres. Je ne comprenais pas au nom de quoi existait une #différence entre #sexes. Adulte, j’ai continué à ressentir la même chose. Le fait de travailler dans le secteur bancaire ne m’a pas vraiment aidé. Au bureau, même par 35°C, les hommes n’ont pas le droit de porter ne serait-ce qu’une chemisette. Et puis j’observais les femmes et leurs tissus fluides qui virevoltaient, quand les vestiaires masculins n’étaient que rigidité. Je vivais ce constat comme une aberration que je ne pouvais pas extérioriser. C’est à l’arrivée d’#Internet chez moi, il y a une dizaine d’années, que j’ai découvert des hommes qui se posaient les mêmes #questions. Nous étions en quête d’ #autrechose. L’idée de porter des jupes a lentement germé dans mon esprit. J’avais besoin de #liberté. J’ai fini par sauter le pas et créer mon blog, #Virjupes54, que j’alimente régulièrement. Aujourd’hui, j’ai dix-sept jupes, des modèles confortables dont je rêvais. Ma fille m’a soutenu. Ma femme, indifférente au début, a fini par être gênée, moins par les jupes que par le regard des autres. Pas facile de faire abstraction - c’est un état d’esprit. J’ai respecté son point de vue et n’en ai plus mis lorsque nous étions ensemble. Maintenant que nous sommes séparés, j’en porte dès que possible. Plus que tout, j’aime les rencontres que cela crée. Les femmes me complimentent, me disent que j’ai de belles jambes. Les commentaires sont étonnés mais très positifs. Mon seul regret reste les amalgames. Porter une #jupe, ce n’est pas être efféminé, homosexuel ou travesti. Je suis hétéro, j’aime les femmes, je les respecte. Je crois à l’égalité des sexes, la vraie ! Je suis persuadé que l’#acceptation et la #tolérance viendront d’elles et de la jeune génération. A ce moment-là, il n’y aura pas de retour en arrière. »